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MARIN_SOLITAIRE

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8 mai 2013

Qu'ai je donc fait ?

«Qu'ai-je donc fait ? J'ai aimé l'eau, la lumière, le soleil, les matins d'été, les ports, la douceur du soir dans les collines et une foule de détails sans le moindre intérêt comme cet olivier très rond dont je me souviens encore dans la baie de Fethiye ou un escalier bleu et blanc flanqué de deux fontaines dans un village des Pouilles dont j'ai oublié le nom. Je ne regrette ni d'être venu ni de devoir repartir vers quelque chose d'inconnu dont personne, grâce à Dieu, n'a jamais pu rien savoir. J'ai trouvé la vie très belle et assez longue à mon goût. J'ai eu de la chance. Merci. J'ai commis des fautes et des erreurs. Pardon. Pensez à moi de temps en temps. Saluez le monde pour moi quand je ne serai plus là. C'est une drôle de machine à faire verser des larmes de sang et à rendre fou de bonheur. Je me retourne encore une fois sur ce temps perdu et gagné et je me dis, je me trompe peut-être, qu'il m'a donné - comme ça, pour rien, avec beaucoup de grâce et de bonne volonté - ce qu'il y a eu de meilleur de toute éternité : la vie d'un homme parmi les autres.»

Jean D'Ormesson

 

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7 avril 2013

qquand souffle le vent du nord

 

"Objet : Résiliation
Chère Madame, cher Monsieur des publications Like, si votre mépris souverain envers mes tentatives de résiliation a pour but d’écouler
plus d’exemplaires de votre produit, d’un niveau hélas toujours plus mauvais, je dois malheureusement vous faire part de ma décision : je ne
paierai plus !
Cordialement, E. Rothner.
8 minutes plus tard
RÉP :
Vous avez la mauvaise adresse. Je suis un particulier. Mon adresse : woerter@leike. com. Celle dont vous avez besoin : woerter@like. com.
Vous êtes déjà la troisième personne à m’envoyer une demande de résiliation. Le magazine doit être devenu vraiment mauvais.
Cinq minutes plus tard
RE :
Oh, pardon ! Et merci pour ces explications. Bien à vous, E. R.
Neuf mois plus tard
Pas d’objet
Joyeux Noël et bonne année de la part d’Emmi Rothner.
Deux minutes plus tard
RÉP :
Chère Emmi Rothner, nous ne nous connaissons pour ainsi dire pas du tout. Cependant, je vous remercie pour votre sincère et si original
mail groupé ! Il faut que vous le sachiez : j’aime les mails groupés destinés à un groupe auquel je n’appartiens pas. Sincères salutations, Leo
Leike.
18 minutes plus tard
RE :
Veuillez excuser mon harcèlement épistolaire, Monsieur « sincères salutations » Leike. Vous vous êtes glissé par erreur dans mon fichier
clients car, il y a quelques mois, j’ai utilisé sans le vouloir votre adresse mail pour résilier un abonnement. Je vais l’effacer tout de suite.
PS : Si pour souhaiter « un joyeux Noël et une bonne année » vous trouvez une formule plus originale que « joyeux Noël et bonne année »,
n’hésitez pas à me le faire savoir. En attendant : joyeux Noël et bonne année ! E. Rothner.
Six minutes plus tard
RÉP :
Je vous souhaite d’agréables fêtes et espère de tout coeur que cette nouvelle année qui commence comptera parmi vos 80 meilleures. Et si
entre-temps vous vous abonnez aux ennuis, n’hésitez pas à m’envoyer – par erreur – une demande de résiliation. Léo Leike.
Trois minutes plus tard
RE :
Suis impressionnée ! Bises, E. R.
38 jours plus tard
Objet : Pas un euro !
Très chère direction de Like, je me suis séparée de votre magazine trois fois par écrit et deux fois par téléphone (auprès d’une certaine
Mme Hahn). Puisque vous persistez malgré tout à m’envoyer ce journal, je considère que cela vous fait plaisir. Quant à la demande de paiement
de 186 euros, je serai ravie de la conserver en souvenir de Like quand, enfin, je ne recevrai plus aucun numéro. Mais ne comptez pas sur moi
pour payer le moindre euro. Avec l’expression de ma considération distinguée, E. Rothner.
Deux heures plus tard
RÉP :
Chère madame Rothner, le faites-vous exprès ? Ou êtes-vous abonnée aux ennuis ? Sincères salutations, Leo Leike.
15 minutes plus tard
RE :
Cher monsieur Leike, je suis confuse. Je souffre malheureusement d’une maladie chronique du « Ei », c’est-à-dire du « E » avant le « I ».
Quand j’écris vite et qu’un « I » doit suivre, un « E » se glisse toujours dans mon mot. A tel point que mes majeurs se font la guerre sur le
clavier. Le gauche veut toujours aller plus vite que le droit. Il faut dire que je suis une gauchère contrariée. La main gauche ne me l’a pas
pardonné. Le bout de son majeur glisse toujours un « E » dans le mot avant que la main droite ne puisse placer un « I ». Veuillez excuser ce
harcèlement, cela n’arrivera (probablement) plus. Bonne fin de soirée, E. Rothner.
Quatre minutes plus tard
RÉP :
Chère madame Rothner, puis-je vous poser une question ? Et en voici une deuxième : combien de temps vous a-t-il fallu pour écrire le mail
qui expose votre maladie du « Ei » ? Bises, Leo Leike.
Trois minutes plus tard
RE :
Deux questions pour vous répondre : combien de temps selon vos estimations ? Et pourquoi cette question ?
Huit minutes plus tard
RÉP :
Selon mes estimations, cela ne vous a pas pris plus de vingt secondes. Si c’est le cas, je vous félicite : en si peu de temps, vous avez réussi un
message impeccable. Il m’a fait sourire. Et ce soir, rien ni personne d’autre n’y serait arrivé. En ce qui concerne votre deuxième question,
pourquoi je vous demande cela : je travaille actuellement sur le langage dans les mails. Et maintenant je vous repose ma question : pas plus de
vingt secondes, je me trompe ?
Trois minutes plus tard
RE :
Tiens tiens, vous travaillez sur les mails. Ça a l’air passionnant, et j’ai maintenant un peu l’impression d’être un cobaye. Mais tant pis. Avezvous
un site internet ? Si non, en voulez-vous un ? Si oui, en voulez-vous un plus joli ? Je travaille en effet sur les sites internet. (Jusqu’ici, il m’a
fallu exactement dix secondes, je me suis interrompue mais c’était pour une discussion professionnelle, ça va toujours très vite.)
Vous vous êtes malheureusement complètement trompé dans vos estimations en ce qui concerne mon banal mail sur la maladie du « E »
avant le « I ». Il m’a bien coûté trois minutes de mon temps. Et à quoi cela a-t-il servi ? Il y a quand même quelque chose qui m’intéresse :
pourquoi avez-vous supposé qu’il ne m’avait fallu que vingt secondes pour écrire mon mail ? Et, avant de vous laisser à jamais en paix (à moins
que les publications Like ne m’envoient encore une demande de paiement), je voudrais savoir autre chose. Vous écrivez : « puis-je vous poser
une question ? Et en voici une deuxième : combien de temps vous a-t-il fallu… etc. ? » J’ai deux questions là-dessus. La première : combien de
temps vous a-t-il fallu pour trouver cette blague ? La seconde : c’est ça votre humour ?
Une demi-heure plus tard
RÉP :
Chère et inconnue madame Rothner, je vous répondrai demain. Là, j’éteins mon ordinateur. Bonne soirée, bonne nuit, ça dépend. Leo Leike."

 

 

Un livre drôle, rythmé, tendre, qu’on lit le sourire aux lèvres et dont on a beaucoup de mal à se défaire. Mais heureusement, Leo et Emmi n’ont pas dit leur dernier mot…"

Un livre intense ,où se mêle le destin avec un simple mail envoyé ,et que 2 vies basculent ,laissant naitre cette question " quelle est la limite entre le virtuel et le réel".Le virtuel est -t- il devenu une sorte de thérapie ?
 continuer la lecture du 2ème volet de l'histoire de Leo et Emmi dans son livre la septième vague ,un livre étonnant

 

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MARIN_SOLITAIRE
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